Monseigneur BRUNIN expose les fondements juridiques de la révocation du curé de Corté: "La décision difficile qui fut prise de relever l'abbé Polge de sa charge de curé, vient au terme d'un processus canonique de révocation (canons 1740-1746)".
Bien qu'il soit possible de trouver des bases de droit canon, la décision reste pour le moins obscure pour le commun des mortels.
Il est a supposer que cette décision doive reposer sur des griefs sérieux et qu'elle souffre des recours de la part du prêtre révoqué?
Questions de synodes et de deniers du culte?
L'abbé MONDOLONI n'a pas peur de le dire: "L'instance romaine est au-dessus de lui. Il faut suivre la voie canonique qui permet au curé de faire appel d'une révocation s'il estime que le dossier est faux et scandaleux. Dans la lettre que j'ai écrite à l'évêque, je lui ai fait remarquer qu'il se prétendait garant de la communion ecclésiale alors qu'il passe son temps à dire du mal, y compris de ses prêtres."
Pour l'instant, certains commencent à prétendre qu'il semble que Monseigneur se substitue à la Vierge et entende des dissonances dans les polyphonies insulaires?
En clair qu'il entende des voix!
Incompréhension des manifestations de la ferveur en Corse?
Sans parler de discrimination, l'évêque déclare pour se justifier: "Le triste spectacle qu'ont donné le 11 novembre dernier des chrétiens de Corte qui « criaient » le rosaire pour couvrir la voix du prêtre célébrant l'Eucharistie dans une église dont on avait enlevé les micros, est symptomatique d'une perte du sens de l'église. Comment la Vierge Marie pourrait-elle agréer une prière qui vise à rendre inaudible la célébration du sacrifice eucharistique de son fils ? "
Après avoir été sidéré par la dureté des propos de l'évêque en la cathédrale d'Ajaccio au 15 août (il avait lancé une véritable offensive contre le bas clergé désobéissant), j'ai adressé à Monseigneur BRUNIN à la fin de l'été une lettre lui indiquant tout le bien que le Curé de Corté a fait pour la l'église en Corse en la faisant rayonner et en conduisant à l'autel des personnes qui sans lui seraient restées à l'extérieur.
"Le bon pasteur ne tape pas sur la tête des brebis", c'étaient là mes mots de petit fils de berger...
Enfin quoi?
Car enfin, Monseigneur, les paroissiens de "crient" pas, il chantent des louanges à la vierge marie, patronne de la Corse.
Vous devriez écouter la voix des cloches, non pas celles des clercs jaloux d'un prêtre charismatique, mais celles, célestes qui annoncent pâques: "Sunate campane corse, Sunate in allegria, Cantate o chjèse corse, Per a Vergine Maria Sunate campane corse, Ùn stanciate di cantà, Sunate campane corse, Per a nostra Umanità. Di a fede u rampale, Chi fideghja la marina, Bellu tempu o tempurale, ci prutegi o Regina. Cara Vergine Maria, Mamma di sconsulati, Vergine dolce e pia, succori li spatriati. Prega l'Assunta in celu, Corsu di Santa Maria, Prega per noi fratellu, Prega la nostra divina. E'quandu la notte nasce In la cima di li monti, Versu stu locu di pace, Calemu i nostri fronti."
Même s'il n'est pas allé en séminaire de formation l'abbé POLGE fait rayonner l'église, n'est-ce pas la sa mission, vis à vis de nous, pauvres pêcheurs?
J'ai souvenir d'avoir chanté cette chanson en la petite chapelle Notre Dame des Dunes de Dunkerque, avec la Confrérie St Théophile et les Bazennes, femmes de pêcheurs de Dunkerque.
L'Abbé POLGE était du voyage, pour le bien de la petite communauté Corse de la cité de Jean Bart, mais également pour les paroissiens présents.
Souvenez vous Monseigneur de la fable;
"Un baudet, chargé de reliques,
S'imagina qu'on l'adorait.
Dans ce penser il se carrait,
Recevant comme siens l'encens et les cantiques.
Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :
« Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit
Une vanité si folle.
Ce n'est pas vous, c'est l'idole
A qui cet honneur se rend,
Et que la gloire en est due. »
D'un magistrat ignorant
C'est la robe qu'on salue."
Jean de La Fontaine, Fables, Livre V, 14
Quelle curieuse présentation d'un ministre du pape "Tempête dans un bénitier, d'abord. Un évêque qui parle de l'Eglise comme d'une PME qui connaîtrait la crise.
Un évêque qui, manager plus que pasteur, parle donc de CDD, de CDI, de congés sabbatiques, de formation continue pour ses prêtres, et d'intérim « Godpower » assuré par ses vicaires."
Souvenez - vous Monseigneur de vos déclarations sur l'humanité dans l'église: A propos des licenciements à Lesquin le 27 Avril 2001
"Une fois de plus, notre région est victime de licenciements. Après Danone en 1998, Levi's l'an dernier, aujourd'hui des centaines de travailleurs de Selnor à Lesquin sont abandonnés, bien que, par des décennies de travail dans l'entreprise, ils aient contribué à sa valorisation internationale. Alors, au nom de leurs intérêts financiers , des actionnaires décident de licenciements. En quelques semaines, des années de travail sont oubliées, des employés performants sont rejetés sans vergogne. Même si, pour calmer le jeu, un plan social est proposé en maigre compensation, la dignité de ceux qui ont donné leur travail, leur compétence et leur confiance, est bafouée.
Les plus beaux discours sur "l'homme dans l'entreprise" semblent dérisoires par rapport à la puissance totalitaire des intérêts financiers. Nous ne pouvons que protester devant cette indifférence à l'égard des hommes, des femmes, des jeunes, victimes de la dictature de l'argent.
Pour l'Église, le problème économique est aussi spirituel et moral, et la foi chrétienne ne peut tolérer cette destruction systématique de l'espoir et de la fraternité quand domine l'intérêt financier ; elle rejoint en cela les réactions de tous les hommes de bonne volonté.
Aussi, comme cela a été fait pour Danone et Levi's, nous affirmons notre solidarité avec tous les travailleurs concernés et nous protestons contre ces pratiques qui révèlent un manque flagrant du sens des responsabilités.
+ Gérard Defois Evêque de Lille
+ Jean-Luc Brunin Evêque auxiliaire de Lille "
Pourtant, il semble bien que l'intérêt financier ne soit pas trop loin des décisions prises au couvent de CALACUCCIA et désormais à Corte?
D'ailleurs, les cartes étaient posées dès l'arrivée "à contrecoeur" en Corse de Monseigneur BRUNIN qui s'arrachait à sa terre natale: les caisses étaient vides...
Monseigneur, en Corse aussi on pleure deux fois...
Les paroissiens pourraient faire la grève du denier du culte...
Il ne faudrait pas vous en prendre à Pierre, Paul ou Jacques...
"Ne me parle pas mal..." Aio... Disait l'humoriste.
Vos brebis, Monseigneur, ne vont pas chercher bien loin.
Elles ont besoin d'un pasteur qui ne les effraient pas et qui leur ressemble...
Sans doute passionnantes les formations sur l'état du prêtre, mais je ne suis pas certain que les églises de Corse aient besoin de cela avant tout.
Discrimination?
Spontanément tout le monde n'accède pas non plus à votre vision de l'Islam pourtant tellement fondamentale et avangardiste dans une société "devenue plurielle".
Le père Moussali avait lui aussi écrit de belles pages "Sans doute trouvons-nous dans le coran des passages qui donnent à penser que Dieu aime. Ainsi ce verset où Dieu dit : «Celui qui m'aime, je l'aimerai» (5,54). En fait, il s'agit d'un amour de bienveillance vis-à-vis de ses créatures. Comme le ferait un monarque pour ses sujets.
Pour traduire l'amour en Dieu, le christianisme a eu recours à un mot nouveau : le mot agapè. Il y a loin de
l'amour de bienveillance à l'Amour-agapè."
Ce dialogue entre chrétiens érudits est fort bien expliqué dans un article sur l'islamophilie.
En tout état de cause l'abbé MONDOLONI, indique: "Un sentiment d'injustice.
Le problème de Roger-Dominique Polge est celui de plusieurs autres prêtres. L'évêque veut en faire « le cas » du diocèse, mais c'est l'arbre qui cache la forêt et l'évêque se cache derrière son petit doigt. Plusieurs prêtres ont les mêmes difficultés que celui de Corte. Ils en ont un peu ras-le-bol d'assister à des réunions car ils ont l'impression qu'on tourne en rond."
L'église en Corse a souvent joué un rôle dans la paix entre les communautés.
De là à dire que les instances technocratiques de l'église préfèrent des églises vides avec des curés en formation?
Sauf à ce que l'abbé POLGE soit victime d'une simple discrimination relevant de la HALDE, son sort en "droit canon" est bien opaque...
A suivre
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