Ce matin, en me réveillant, quelle surprise en regardant... le journal!

A l'heure où certains s'insurgent de la position du syndicat de la magistrature à propos de l'utilisation de la garde à vue, je dois dire que le titre du journaliste a attiré mon attention.

Jugez plutôt: "Le vice-président du TGI de Béthune en garde à vue, soupçonné de corruption"!

J'avais relaté le procès de Monsieur Frédéric Aurand, directeur de la publication du quotidien France-Guyane, qui a été condamné par le tribunal correctionnel de Cayenne pour la diffusion en une, samedi 2 août 2008, de la photo d'un avocat de Guyane, originaire de Marseille, faisant apparaître qu'il portait des menottes au cours d'une garde à vue.

Voilà, un cran est franchi...

Si la garde à vue est nécessaire;

Si la liberté de l'enquêteur est indispensable;

Si je rejoins les policiers pour dire que la présence de l'avocat en garde à vue n'est pas utile...

Je précise ma pensée, l'avocat serait noyé et inutile s'il devait passer 72 heures pour servir d'alibi aux aveux ou de bouc émissaire aux dénégations de son client...

L'esprit des textes et des sanctions contre la France n'est pas de faire reculer les libertés publiques...

Il me semble que la présomption d'innocence doit rester reine avec comme sceptre la recherche de la vérité et que la déclaration de culpabilité ne doit pas devenir l'essence de la procédure pénale!

Imaginez 400 000 enquêteurs et 40 000 avocats prives des possibilités dont ils disposent aujourd'hui à l'instruction...

Les syndicats de police ont raison de dire que le système sera vite paralysé!

Mais surtout, de grâce, pas de lynchage en place publique!

La justice doit être rapide, mais pas expéditive, pas besoin de telles images pour parler du débat sur la garde à vue!

Ouf, il fallait que je le dise!