Décidément le parquet jadis enclos a acquis une place de force dans l'édifice juridique français. Outre le fait que les victimes doivent passer par le ministère public pour pourter plainte, enquêtes et opportunité des poursuites sont bien supervisées par ce corps qui est désormais hors de portée du ministre en matière de fixation des politiques pénales.

Pas question de revenir par exemple sur l'accès au dossier pour l'avocat en garde à vue, l'assistance et l'accès aux informations lors des "informations préliminaires parquet" ni sur les autres exotismes juridiques mis en place lors des différentes réformes.

Au contraire, le dispositif est renforcé.

Certes il y a un débat "démocratique" entre l'intérieur et la garde...

Mais nous sommes loin de Monsieur Badinter et des réformes de fond des années 80...

Enfin l'honneur est sauf pour le ministre avec la loi du 25 juillet, le garde des sceaux reste compétent en matière de politique pénale.

La loi inscrit dans le code de procédure pénale l'interdiction pour le ministre de la justice d'adresser aux procureurs de la République (magistrats du parquet) des instructions individuelles.

Le parquet aura le plein exercice de l'action publique. Ce texte marque une rupture avec la loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité. Ce texte avait renforcé le pouvoir hiérarchique du ministre de la justice en maintenant les instructions individuelles et en étendant ses prérogatives à la conduite de l'action publique, jusqu'alors réservée aux magistrats du parquet. Le ministre de la justice avait ainsi la possibilité de saisir le parquet pour demander d'activer une enquête préliminaire, d'ouvrir une information judiciaire ou de poursuivre, de requérir un non-lieu, une relaxe, une peine particulière ou encore un appel.

Le ministre de la justice reste responsable de la politique pénale déterminée par le Gouvernement et pourra en préciser, par des instructions générales rendues publiques, les grandes orientations.

A suivre...