Pour lutter contre les dysfonctionnements et les fraudes bancaires, un conseil vérifier ses relevés ….
L’Union européenne a fourni des armes aux utilisateurs de services de paiement dans le marché intérieur pour lutter contre les anomalies des transactions bancaires et les textes ( directives DSP 1 et 2) ont été transposés dans le code monétaire et financier français.
Divers niveaux de protection s’offrent au client de ces établissements chargés des transactions par paiement électronique, lorsqu’il s’estime victime d’une erreur ou d’une fraude . Attention , les délais pour manifester son désaccord varient.
1ere hypothèse : l’ opération n’a pas été autorisée par le client
La victime doit manifester son opposition au plus tard dans les 13 mois suivant le débit de l’opération (art L 133-24 du Code Monétaire et Financier) .
La banque avertie se doit de remettre le compte en l’état ,comme si l'opération frauduleuse n'avait pas eu lieu et au plus tard à la fin du 1er jour ouvrable suivant l’opération non autorisée.
Faute de remboursement , des pénalités de retard sont à la charge du prestataire de paiement ( Article L133-18 du Code Monétaire et Financier)
- entre le 2er jour ouvrable et le 7 ° jour : le taux d’intérêt légal est majoré de 5 points ;
- puis au-delà de 7 jours de retard, la majoration passe à 10 points ;
- enfin, au-delà de 30 jours, à 15 points-…..
En outre ,une indemnisation peut s’ajouter pour les pertes subies par la victime. N’oubliez pas de consulter le contrat vous unissant à votre prestataire de services de paiement car il peut prévoir une indemnité complémentaire….
En cas de difficultés, la dissymétrie d’’information est forte car s’il appartient à la banque de prouver que l’opération a bien été validée par le client (négligent ou de mauvaise foi) , le prestataire de services dispose seul des données informatiques permettant de retracer tous les mécanismes d’authentification utilisés par le client (validation par code ou envoi de SMS par exemple, lors de l’utilisation d’une carte bancaire ou à l’occasion d’un virement ….)
2° hypothèse : la mauvaise exécution de l’opération
L’ ordre de paiement mal exécuté a bien été donné par celui qui doit payer l’opération mais il faut distinguer selon l’auteur de la mauvaise exécution :(art L 133-22 du Code Monétaire et Financier)
- le prestataire de services de paiement demeure responsable de la bonne exécution de l'opération de paiement à l'égard du payeur jusqu'à réception du montant de l'opération de paiement , aussi devra-t-il restituer à l’émetteur de l’ordre de paiement le montant de l’opération mal exécutée
- si la mauvaise exécution provient du prestataire de services de paiement du bénéficiaire , cet établissement se doit de créditer le compte de ce dernier du montant correspondant, à la date à laquelle le paiement aurait dû avoir lieu si l'opération avait été correctement exécutée.
Il appartient au prestataire de services de paiement de retrouver la trace de l'opération de paiement et de notifier le résultat de sa recherche à la demande de l’ utilisateur du service , sans frais pour celui-ci. En outre, le remboursement des frais et des intérêts supportés par l'utilisateur de services de paiement doit intervenir à son profit en cas de non-exécution, de mauvaise exécution ou d’exécution tardive de l'opération de paiement.
3° hypothèse : le montant de l’opération est contesté
Le montant de l'opération de paiement n’est pas exact et dépasse le montant auquel le payeur pouvait raisonnablement s'attendre , eu égard à son profil client ( dépenses passées, conditions contractuelles, circonstances particulières de l'opération) .(art L 123-25 du Code Monétaire et Financier)
Dans cette hypothèse, pour prétendre au remboursement par le prestataire de services de paiement de l’opération de paiement autorisée, le client (payeur) doit agir avant l'expiration d'une période de 8 semaines à compter de la date à laquelle les fonds ont été débités.
La banque doit dans les 10 jours ouvrables à compter de la réception de la demande de remboursement créditer le compte du montant de l'opération de paiement. Si elle ne le fait pas ,elle doit justifier son refus de rembourser et indiquer la possibilité de recourir à la procédure de médiation de la consommation
De plus en plus de personnes ,souvent non négligentes, se font piéger au moyen de stratagèmes bien éprouvés, par des malfrats qui disposent d’informations recueillies par divers moyens sur chacun d’entre nous, de telle sorte que leurs démarches présentent une apparence de sérieux incontestable et conduisent à la transmission d’informations confidentielles par la future victime.
Crée en 2016, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publie des conseils de prudence destinés aux utilisateurs de moyens de paiement et dans son rapport d'activité, il émet des recommandations sur les modalités de remboursement des opérations de paiement frauduleuses. N’oubliez donc pas d’aller le consulter car les visages de la fraude sont multiples et il n’y a aucune honte à avoir été piégé par des escrocs.
Parmi les dispositifs d'aides et d'accompagnement des victimes, en sus des systèmes traditionnels d’opposition en cas de perte ou vol de la carte bancaire , existe la plate-forme téléphonique Info Escroqueries ( 0 805 805 817 du lundi au vendredi de 9h à 18h30 (service et appels gratuits))
Il ne faut pas donc abandonner l’espoir de se voir rembourser en cas de fraude ou d’erreur ….la loi protège le titulaire du compte à condition que celui-ci vérifie ses comptes régulièrement….
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