Lui, elle, nous, vous  êtes restés enfermés pendant deux mois seul ou en famille. On a entendu un peu partout que les divorces allaient exploser, mais qu'en est - il finalement ?

Pour certains, en dépit de la situation insolite, ça n'a été que joie et surprise ... " Moi qui pensais que nous ne résisterions pas", " Waou, nous ensemble, enfermés avec nos enfants, on y est arrivé" !

Pour d'autres la surprise a été plus difficile à intégrer " Non, vraiment je ne l'imaginais pas comme ça", " Il était là sans être là", " Il s'est réfugié derrière son ordinateur et son travail alors que moi, je devais tout gérer", " Elle a été ingérable.."

Ou encore cette bulle dans laquelle certains se sont plongés leur a permis de prendre le temps de comprendre, d'intégrer et de se décider, enfin ! La séparation, le divorce est inévitable.

La décision prise, on entre dans un long labyrinthe dont il va falloir trouver la sortie.

Se séparer, divorcer oui ! Mais comment ? Les questions se multiplient, se bousculent, on s'angoisse et puis on se sent libéré et  on se réangoisse... on cherche... on construit, déconstruit...

Se séparer mais par où commencer ?

En bref, les questions auxquelles vous devez répondre sont :

1- Est ce que je me suis vraiment décider à me séparer,  à divorcer ?

2- Où allons nous respectivement habiter ?

3- financièrement de quoi ai je besoin ?

4 - Et, les enfants, on en fait quoi ?

Se séparer ou divorcer ne nécessite pas nécessairement de s'injurier, de casser la vaisselle du mariage, de s'arracher les cheveux ou de se dire les pires monstruosités...et oui, il faut se rendre à l'évidence votre vie n’es pas un film !

Il est certainement possible de vous contenter de  constater avec votre moitié, que dans l'intérêt de tous, il est préférable de mettre un point final à votre histoire : " marque dommage, et tourne la page".

Et si on optait pour une garde alternée, t'en penses quoi toi  ?

Lorsqu'il y a des enfants, finalement comme toujours : c’est leur intérêt qui prime !

Mais oui, les enfants passent avant tout !

Vous l'avez bien vu, vous êtes prêt à sacrifier votre assiette pour eux, ils sont les seuls à recevoir des cadeaux, ils ont parfois leur propre chambre quand vous dormez dans le salon, ils ont des tas d'activités alors que vous n'arrivez plus à suivre votre cours de danse, de yoga ou de boxe, ils ont une vie sociale tellement plus développée que la votre ...tous les samedis c'est goûter d'anniversaire ! Alors c'est tout pareil, quand vous vous séparez, pensez encore et toujours aux enfants !

Ah c'est particulièrement injuste ! Réussir à leur montrer que oui, vous êtes sensible, mais que vous arrivez quand même à vous organiser sereinement sans dispute...que vous gérez vos émotions ! Oui, encore un peu de pression..mais vous en êtes certainement capables. Bon évidemment, il y aura du débordement ...et ils ne vous en trouveront que plus humains !!

Dans tous les cas, n'oubliez pas que vous pouvez toujours vous faire aider !

A proscrire l'appel à la belle mère pensant qu'elle pourra vous aider...quoi que parfois ...mais mieux vaut contacter :

- votre avocat en droit de la famille qui pourra vous aider et organiser une conciliation,

- un médiateur qui vous permettra entre autres de poser les différentes problématiques de votre séparation

- un  thérapeute de couple peut être d'une grande aide - il n'est pas nécessairement là pour vous rabibocher, il peut au contraire vous aider à envisager votre séparation plus sereinement,

- un thérapeute, psychologue, psychiatre que vous pouvez consulter à titre personnel et qui peut être d'un grand soutien... non vous n'êtes pas fou parce que vous allez consulter bien au contraire !

Bon et les enfants alors ? Quel est leur intérêt et comment s'organiser : résidence fixe chez l'un des parents, garde exclusive, garde alternée, droit de visite et d'hébergement classique, élargie...

 

Sachez que tout est possible et envisageable ! La seule limite, vous l'aurez compris :l'intérêt de vos enfants !

1ère hypothèse, le cas classique : résidence fixe chez l'un des parents, droit de visite et d'hébergement classique chez l'autre et partage des vacances

En bref, l'enfant a sa résidence chez son père ou sa mère et n'ira voir son autre parent qu'un weekend end sur deux soit 4 jours par mois.

Cette solution est très limitée... il est peut probable qu'elle soit dans l'intérêt de l'enfant qui nécessairement aura du mal à créer un lien avec son parent mais parfois, il est difficile d'opter pour autre chose !

Rassurez vous si les parents sont d'accord, le droit de visite et d'hébergement peut être assoupli et puis il reste les outils de communication : zoom que vous avez découvert pendant ce confinement, le téléphone, face time, skype... bref vous avez le choix.

2ème hypothèse : résidence chez l'un des parents et droit de visite et d'hébergement élargi

La résidence de l'enfant est chez l'un des parents, mais il est mis en place un droit de visite et d'hébergement qui permet que l'autre parent puisse voir son enfant au moins une fois par semaine

Ex : semaine paire du vendredi au lundi matin / semaine impaire : du mardi au jeudi... C'est à la carte, cela peut être moins ou plus à voir..

3ème hypothèse : la garde alternée 

La garde alternée, elle fait beaucoup parler ! Elle aurai pu être le principe...mais ça ne l'est toujours pas ! Elle fait rêver, mais fait aussi peur ...elle est symbole de l'équilibre et d'égalité entre les parents, elle est brandi parfois comme une arme...bref, c'est quoi la {{garde alternée}} ?

Certains parents sont particulièrement dévoués à leurs enfants et il n'est pas simple de confier son enfant et de déléguer son éducation à un autre mais il est important de réussir à le faire surtout lorsqu'il s'agit de l'autre parent.

Montrer à ses enfants que l'on doit travailler et bien travailler, que l’on doit être épanoui, jouer, rire, aller chercher son enfant à l’école, suivre sa scolarité.. c'est bien mais c'est une très lourde charge.

Ce qui compte c’est de tenir sur le long terme, d’avoir réussi à maintenir le lien avec ses enfants adultes…d’être épanoui pour ses enfants et pour cela le choix de la résidence de l'enfant est important.

La garde alternée permettra à chacun de parents de prendre le temps de se ressourcer et de ne pas être tout le temps essoufflé. Il y aura une sorte d’égalité qui se mettra en place et qui ne l’était peut être pas lors de la vie de couple, les enfants auront ce lien ainsi avec les deux parents… l'égalité n'est pas toujours la solution évidemment.

Dans un cadre judiciaire, si vous êtes en plein contentieux, sachez que pour la mettre en place, certaines conditions doivent être remplies :

- les parents doivent résider à proximité de l'école

- les parents doivent s'entendre, bien communiquer et œuvrer pour une même éducation

Il faut avoir en tête qu'en plus des critères intervient nécessairement la sensibilité du juge sur cette question.

Certains Juges soutiendront qu'avant trois ans c'est trop tôt, d'autres qu'avant 6 ans également.

Il y a des études de psychiatres qui soutiennent qu'effectivement ce n’est pas dans l'intérêt des enfants de voir fixer la résidence ailleurs que chez la mère avant un certain âge, ce qui n'empêche pas naturellement de maintenir un lien régulier avec l'autre parent...

 

Il faudra préparer au mieux votre dossier étant précisé que la pratique mise en place par les parents avant l'audience est souvent entérinée par le juge.

 

L'idéal serait quand même de prendre conscience qu'il n'appartient pas à une tierce personne, ni  à un Tribunal de décider de ce que vous allez faire de vos enfants, raison pour laquelle plusieurs méthodes existent afin de parvenir à un accord qui conviendra à tous dont le processus collaboratif ou la médiation familiale.

 

Dans un cadre amiable, l'intérêt de l'enfant n'est plus mesuré...peu importe que vous habitiez un peu plus loin...combien d'enfants traversent tout Paris pour aller dans tel ou tel établissement scolaire, cela ne doit aucunement empêcher les parents de pouvoir voir leurs enfants...

 

La question qui se posera c'est quand cette alternance doit avoir lieu ? Là encore c'est vraiment à la carte :

- le dimanche, après avoir passé la semaine et le we chez l'un de ses parents, l'enfant est ramené à l'autre des parents pour y passer la semaine...

Avantage : classique on ne se pose pas de questions

Inconvénients : le dimanche souvent on peut être de sortie, ou en we, le parent va donc être en retard et ce sera source de conflit...les parents se croisent et ne s'entendent pas ...conflit, et puis surtout, le dimanche soir c'est la course ( douche, devoirs non faits... ...après une semaine on n'a pas le temps de se réhabituer au parent et on enchaîne la semaine... c'est dur pour les enfants et les parents !

- Le lundi soir ? 

Avantage : alternance se fait alors sans que les parents ne se croisent et l’on passerait la semaine ensemble le temps d’organiser un we en se concertant

Inconvénient : on est en pleine semaine scolaire ...l'enfant n' a pas le temps de se réadapter qu'il est déjà plongé dans ses devoirs ...

- Le vendredi soir ?

Avantage :  ouf l’école est finie, on prend le temps de retrouver ses enfants, de se reposer pour initier la semaine sereinement.

Inconvénient : certains vous diront que cela ne permet pas d'organiser avec les enfants le we...

Et pourquoi pas le mercredi ?

Le mercredi, c'est la journée des enfants ! L'alternance le mercredi n'est pas commune mais je la trouve personnellement intéressante.

Le mercredi c'est un jour off pour les enfants, la journée de leurs passions, de leurs activités... Quoi de mieux que de retrouver son enfant en allant le chercher à son cours de poney ? Peut être l'occasion de boire un café et de goûter avec les deux parents ? Et oui, séparation, ne veut pas dire que vous ne pouvez plus vous asseoir ensemble avec vos enfants... il y aura nécessairement des événements où vous serez amenés à vous revoir, alors pourquoi ne pas s'y habituer ?

L'alternance  le mercredi va surtout permettre que chacun de parents puissent avoir une vision globale de la scolarité de ses enfants puisqu’on est à cheval sur deux semaines ...

Enfin bref vous l’aurez compris, vous pouvez organiser la  résidence de vos enfants comme vous le souhaitez tant que l'intérêt de l'enfant est respecté  et il semble primordial en matière familiale de trouver un accord toujours.

N'hésitez pas pour en savoir plus à consulter un avocat en droit de la famille et en divorce ou encore un avocat formé au droit collaboratif.

 

Pour conclure attention ! La garde alternée ne vous empêche pas de payer une pension alimentaire !!

Il peut naturellement y avoir une pension alimentaire à régler même si vous êtes dans le cadre d'une garde alternée notamment lorqsu'il y a une forte disparité de revenus.

Dans tous les cas, quand les salaires sont équivalents, il y a un partage égalitaire de ce que nous appelons les dépenses exceptionnelles ( dépenses de santé non remboursées, voyages scolaires, soutiens scolaires... ou au prorata)

Vos enfants s'adapteront, ne vous inquiétez pas. Lorsque les parents sont épanouis, les enfants le sont également !  Vous trouverez ensemble et avec l'aide de vos conseils la solution qui vous est adaptée.