Sur le (très bon) site "Bonjour Docteur", tenus par les docteurs Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymès, Christian Gerin expose le résultat de l'enquête qu'il a mené à propos du comportement de l'AFSSAPS dans le scandale sanitaire des implants PIP.

Il en ressort que l'AFSSAPS savait depuis un an que les implants PIP avaient un taux anormal de rupture (deux foix plus élevé que la moyenne, qui selon les experts, se situe entre 3,5 et 5 %). Soit un taux de rupture de 7 à 10 %!

Vous pouvez voir la vidéo ici:

Cette situation est problématique. Elle met clairement en jeu la responsabilité de l'AFSSAPS. Son silence est d'autant plus troublant qu'il viendrait en violation totale de sa mission de service public de veille sanitaire et de veille de matériovigilance.

http://www.afssaps.fr/L-Afssaps/Exercer-une-vigilance-sanitaire

Or, il faut comprendre qu'un nombre important de femmes ont été implantées en 2009 et jusquà fin mars 2010! Femmes qui se trouvent aujourd'hui victimes automatiques de la situation, dès lors qu'elles portent en elles un implant jugé non-conforme à la réglementation sanitaire, interdit d'utilisation et d'exportation, et retiré du marché. Donc potentiellement dangereux.

Et d'autres femmes ont vu leur situation médicale s'aggraver faute d'avoir été informées par l'AFSSAPS un an plus tôt.

En effet, le gel silicone utilisé dans ces implants est très "cohésif", ce qui signifie qu'en cas de rupture, il se répand "peu" dans l'organisme. Mais en revanche, il "colle" aux chaires et aux organes.

Pour le retirer, les chirurgiens risquent tout simplement d'endommager le corps des femmes qui les portent.

Un contentieux important en perspective, pour les victimes "spéciales", dont la situation a été aggravée depuis 2009 par le défaut d'information de l'AFSSAPS. (femmes implantées en 2009, ou femmes dont l'implant s'est dégradé à partir de 2009...).

Voir notamment sur le site du collectif des victimes porteuses d'implants pip.

Même si l'on peut se réjouir de trouver une nouvelle personne solvable dans la chaîne des responsabilités, il n'en est pas moins vrai que les victimes auraient préféré ne pas l'être, et que d'un regard citoyen, le comportement de l'AFSSAPS peut être considéré comme un comportement inadmissible. Avant de le qualifier juridiquement. Ce qui sera une autre affaire, à suivre dans les jours à venir...

D'autant que l'AFSSAPS est un Etablissement Public Administratif, placé sous la tutelle immédiate du Ministère de la Santé. Sa responsabilité entraînera immédiatement celle de l'Etat, donc de la collectivité, et non celle d'un assureur. Le scandal est d'autant plus important à mon sens.

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