Attention aux objets de valeur « oubliés » par les voyageurs : cela peut se retourner contre les agents de sécurité, et il faut parfois analyser méticuleusement les photos pour se sortir de ce traquenard.

 

Vous connaissez tous le portique de sécurité aux aéroports, où on vous force de plus en plus à empaqueter, enlever, trier, déshabiller votre équipement.

L’effet des réglementations internationales, évidemment.

Avec tout ça, les risques de ne plus retrouver tous ses objets se multiplient.

La plaignante déplorait ainsi la disparition d’un bijou.

Ma cliente, qui avait opéré sur ce vol, et son collègue, étaient donc en première ligne.

D’autant que des photos la montraient en train de mettre à part un objet pouvant ressembler à ce bijou.

Et que son employeur avait pris très précautionneusement ses distances avec elle, en déclarant aux enquêteurs que c’était étrange, car quand un objet est mis à part, par exemple parce que son propriétaire n’est pas identifié, un procès-verbal d’incident doit être rédigé. Que cette procédure existe, encore heureux. Mais que l’employeur, dans son audition, ne se demande même pas, ou n’invite pas les enquêteurs à se demander, en quoi l’objet vu sur la séquence vidéo pouvait bien être celui de la plaignante… Bravo pour le soutien !

Et bravo aux enquêteurs pour leur rigueur ! Il a suffit de regarder l’heure de passage de la photo : 11h47, alors que la plaignante est passée à 10h05 au poste d‘inspection filtrage. Le nombre de passage à ce poste entre ces deux horaires est tel que le lien chronologique entre ces photos et l’objet visé par l’accusation n’avait pas plus aucune signification. Outre qu’on ne voyait absolument pas s’il s’agissait bien d’un bijou, d’un morceau de tissu, ou n’importe quoi d’autre. Ne restait plus qu’à le plaider.

Et le tribunal, à prononcer la relaxe.

 

[écrit le 22 mai 2013]