Cent fois sur le métier, que dis-je mille fois, remettre l’ouvrage de la laïcité républicaine toujours menacée .

 

Sur une colline de Corse, une croix nouvelle est érigée  sur le domaine public. Oublieuse du principe simple posée en république depuis 1905 : 120 ans seulement !

 

Depuis 1905, la France s’est donné une règle simple et exigeante : nulle croix, nul emblème religieux ne peut être imposé à tous sur le sol commun. Le domaine public appartient à chacun, précisément parce qu’il n’appartient à personne. Ce n’est pas un lieu de foi, mais un lieu de liberté. Là où l’État se tait, chacun peut parler. Là où il ne prie pas, chacun peut prier.

 

Le juge administratif l’a rappelé.

 

Et puis, à Marseille, à l’inverse, la municipalité a voulu  interdire la diffusion d’un film très, trop, catholique dans un cinéma municipal.

 

Le juge administratif, en référé, a rappelé que la loi ne l’interdit pas parce qu’il évoque Dieu, elle le permet parce qu’il appartient à la culture et non au culte. La neutralité n’est pas censure, c’est justice. Elle ne choisit ni camp ni dogme. Elle éclaire sans brûler.

 

Pourtant, les passions reprennent parfois la place du droit. Certains voudraient purifier la République jusqu’à l’absurde, d’autres la sacraliser à leur image. Et l’on oublie que la laïcité n’est pas une croisade, mais un équilibre fragile : elle ne détruit pas les croyances, elle les rend possibles toutes à la fois.

 

Depuis 1905, la France ne chasse pas le sacré : elle le remet à sa place — celle de l’intime. Entre la lumière des écrans et l’ombre des croix, elle cherche toujours ce point d’équilibre où la liberté devient commune.

 

Cent fois sur le métier …

Lassitude.