C’est une pratique extrêmement répandue chez les motards, et plus généralement chez tous les utilisateurs de deux-roues motorisées : la circulation entre deux files de voitures.

Si depuis longtemps cette pratique (interdite) est tolérée par la marée chaussée qui fermait les yeux, elle avait fini par être légalisée en 2016 à titre expérimental dans onze départements (dont l’Ile de France et les Bouches-du-Rhône).

Mais depuis le 1er février, retour à la case départ : la circulation dite inter-files (CIF) redevient interdite sur tout le territoire.

Et attention aux contrevenants, il vous en coûtera une amende de 135 € !

Alors pourquoi ce retour en arrière ? Les statistiques bien sûr !

Un rapport remis à la Déléguée interministérielle à la Sécurité routière a relevé, selon un communiqué, que l’accidentalité des deux roues avait augmenté de 12 % sur les routes où l’expérimentation a eu lieu alors qu’elle a baissé de 10% ailleurs.

Comme toujours, on s’appuie sur des chiffres. On regrettera cependant que la sécurité routière ne se soit livrée à aucune mise en perspective.

En effet, il n’est fourni aucun détail sur na nature de cette « accidentalité » et surtout, il n’est nulle part mentionné le nombre d’accidents s’étant produits à l’occasion d’une circulation inter-files.

Une chose est sure : il sera toujours difficile pour les usagers de deux roues de se fondre dans les embouteillages en restant sagement derrière les voitures.

Cette pratique participe en outre à la fluidification du trafic.

La sécurité routière en a bien conscience puisqu’elle annonce une nouvelle expérimentation qui pourrait voir l’élargissement des zone géographiques concernées et une « communication adaptée et continue pour parfaire la pédagogie de tous les usagers de la route sur le sujet ».

La sensibilisation de tous est en effet indispensable : rappelons qu’en 2019, les usagers de deux-roues motorisés représentaient 22,1 % des décès alors que leur part dans le trafic routier était de 2% !

Reste à savoir, en attendant le résultat de cette nouvelle étude, si les policiers de la route feront toujours preuve de tolérance ou opteront pour une répression systématique.