Tu n'avais que 18 ans et tu t'es donné la mort la veille de noël dans une sombre cellule de la maison d'arrêt de TOURS. "Mort violente en détention" comme on dit en langage administratif... Mais surtout une claque monumentale à l'institution judiciaire ...Et surtout à ton avocat que j'étais... que je suis encore. Car je veux tout savoir...Pourquoi tu hurlais qu'"on" voulait te gâcher la vie...Tu criais si fort que personne ne pouvait t'écouter, te comprendre ; Ton accusatrice était revenue partiellement sur sa version et tu pouvais légitimement penser rester libre. Mais les règles du jeu judiciaire t'imposaient encore quelques jours de détentions. J'ai essayé sur tous les tons de te l'expliquer et les félicitations du Procureur me laissaient croire à l'issue du débat contradictoire sur cette détention que j'y étais parvenue. Mais ton geste atteste de ton incompréhension, de mon échec. Comment ai-je pu y croire ?

Je serais toujours ton avocat car je ne conçois pas qu'ainsi observé, cerné, gardé, surveillé, espionné... Tu aies pu trouver des draps et le temps de te pendre...sans témoin ni secours pendant de nombreuses heures...Il était 20h...l'heure surement la plus térrible en détention...Mais aussi le moment où la prison se vide de ses surveillants...

J'attends ton dossier. Je veux des explications et je ne lâcherais rien...même si toi tu as décidé de lâcher la main de tous ceux qui t'aimait...