Le tribunal administratif de Bastia a eu à juger une demande, certes étonnante, mais particulièrement pertinente concernant la divagation des sangliers en Corse. 

Dans le cadre d'un référé "mesures utiles" (ou référé conservatoire), un administré a demandé à ce qu'il soit enjoint au préfet de la Haute Corse de :
 

  • Lui permettre de protéger sa propriété privée et la biodiversité en lui délivrant une autorisation de tirs de nuit sur les animaux destructeurs, c'est-à-dire de lui délivrer l'autorisation d'abattre de nuit des sangliers croisés avec des porcs domestiques élevés en liberté ;

 

  • De faire constater l'état d'érosion des sols par l'Office français de la biodiversité (OFB) ainsi que les préjudices qui en résultent.


Le requérant faisait valoir de nombreux éléments communs aux villages de Corse :
 

  • La présence d'une forte dégradation du foncier et de l'érosion des sols arborés du fait d'une surpopulation de sangliers hybrides ;

 

  • Les importants dégâts occasionnés, essentiellement de nuit, sur le sol en forte déclivité et les murs en pierres sèches érigés pour maintenir les terres arables ;

 

  • Les dégradations allant jusqu'à la perte d'arbres et de leurs fruits ;

 

  • La pollution des rivières et des fleuves en raison de la surpopulation animale.


Le juge des référés a rejeté la requête pour des raisons procédurales (le préfet ne s'était pas encore prononcé sur une demande antérieure) et a retenu qu'en tout état de cause la condition d'urgence n'était pas remplie. 

Cette décision a toutefois le mérite de mettre en avant les problématiques concrètes rencontrées par les habitants des villages confrontés à la divagation des animaux.