X a acquis une œuvre sans certificat d’authenticité.

Persuadé qu’il s’agit d’une toile de Picasso, il la soumet à l’œil de plusieurs "experts" :

  • un 1er laboratoire mène une expertise scientifique qui n'est "pas en désaccord avec l'œuvre de Picasso"
  • un 2nd laboratoire relève l'absence d'anachronismes ou d'incompatibilités avec l'œuvre de Picasso
  • le peintre Corneille est, lui, affirmatif mais a donné son avis sur photo


Cependant, Claude Picasso estime que l'œuvre ne peut être attribuée à son père, qu'elle n'est qu'une copie de "Figure au corsage rayé" conservée à la Kunsthalle de Brême.

X sollicite alors l’organisation d’une expertise judiciaire sur le fondement de l’article 145 du CPC.

Mais sa demande est rejetée.

Le 21 janvier 2021, la Cour d'appel de Paris estime que X ne justifie d’aucun motif légitime :

1. absence d’utilité de la mesure : les éléments produits par X ne suffisent pas à contrer l’avis de Claude Picasso

2. absence de litige potentiel : une action en responsabilité contre Claude Picasso est improbable puisque, si ce dernier a commis une erreur dans son analyse, il n’est pas démontré, avec l’évidence requise en référé, que cette erreur soit grossière

Au fond ou en référé, attention avant d'assigner un expert !