L'artiste français Xavier Marabout, s’interrogeant sur la vie amoureuse de Tintin, a peint des tableaux le mettant en scène dans des situations inspirées des toiles d'Hopper.

Les ayants droit d’Hergé estimaient que ces reproductions sans autorisation constituaient des contrefaçons de leurs droits d’auteur.

Le 10 mai 2021, le TJ Rennes les a déboutés, retenant l’exception de parodie (art. L.122-5 4° du CPI).

Selon lui, les critères de la parodie sont réunis :

  • Identification immédiate de l’œuvre parodiée : les personnages d’Hergé sont reconnaissables
  • Pas de risque de confusion : on distingue aisément l’auteur de chaque œuvre
  • Intention humoristique évidente : l’œuvre austère d’Hopper est réinterprétée via des personnages issus de l’œuvre d’Hergé soumis à l'attraction sexuelle
  • Pas de dénigrement de l’œuvre d’Hergé : les scènes sont sexualisées sans pornographie
  • Pas de démarche mercantile pour s’approprier la valeur économique de Tintin : les revenus générés par chaque artiste sont sans commune mesure

Quand le juge se fait historien de l’art : "l’inspiration artistique tient toujours compte des œuvres précédentes, avec parfois des imitations, des reproductions, lesquelles ne peuvent être interdites par principe".