Le député La France insoumise Michel Larive a alerté la Ministre de la Culture sur le phénomène de restauration dite « abusive ».
 
Selon lui, cette démarche, largement désapprouvée par les conservateurs de musée, semble pourtant se généraliser.
 
Il s’agirait d’une « restauration esthétique », en opposition à la restauration purement conservative, reposant sur des méthodes scientifiques et des objectifs parfois contestés.
 
S’appuyant sur la restauration du Bacchus "de" Léonard de Vinci, conservé au Musée du Louvre, le député s’inquiète de la distinction qui se serait installée entre :

  • des « interventions de conservation » visant à assurer la pérennité des œuvres, et
  • des interventions de « restauration à proprement parler » visant à améliorer leur état de présentation

D’où la crainte de Michel Larive de voir émerger des interventions de restauration abusives, à grands frais et irréversibles sur le patrimoine sensible de l'humanité.
 
Dans une réponse publiée au Journal Officiel le 7 décembre 2021, la Ministre de la Culture a rappelé la distinction entre conservation curative et restauration :
 
conservation curative = ensemble des actions directement entreprises sur un bien culturel ayant pour objectif d'arrêter un processus actif de détérioration ou de le renforcer structurellement
[cas du bien dont l’existence même est menacée]
 
restauration = ensemble des actions directement entreprises sur un bien culturel, singulier et en état stable, ayant pour objectif d'en améliorer l'appréciation, la compréhension, et l'usage
[cas du bien qui a perdu une part de sa signification ou de sa fonction du fait de détériorations ou de remaniements passés]
 
La Ministre rappelle les garanties entourant les opérations de conservation et de restauration :

  • encadrement et contrôle scientifique et technique par les services de l'Etat
  • restaurateurs diplômés d'un M2 et soumis à une charte de déontologie
  • travail d’équipe avec les conservateurs et les attachés de conservation et les scientifiques
  • pour les œuvres les plus prestigieuses, constitution de comités scientifiques avec des spécialistes internationaux
  • validation en amont par les commissions scientifiques régionales de restauration de tout projet de restauration des collections des musées de France