En 1999, le tableau L'enfant à la bulle de savon, attribué à Rembrandt, a été dérobé au musée de Draguignan.
 
En 2014, l’OCBC a interpellé 3 individus dont X dans un cabinet d'assurance où se trouvait une toile pouvant correspondre au tableau volé.
 
Une instruction a été ouverte, et un expert désigné pour déterminer si l’œuvre retrouvée était bien celle du musée de Draguignan.
 
L’expert a travaillé notamment à partir d’une photo de l’œuvre remise par la conservatrice du musée.
 
Le 15 mars 2021, la CA Aix-en-Provence a déclaré X coupable des faits de recel et d'association de malfaiteurs et l’a condamné à 6 mois de prison, dont 3 avec sursis, et 5.000 € d’amende.
 
X a alors saisi la Cour de cassation.
 
Selon lui, l’identité entre l’œuvre volée en 1999 et l’œuvre retrouvée en sa possession en 2014 n’est pas établie.
 
Ses principaux arguments sont les suivants :

  1. La CA a mal retranscrit les propos de l’expert : elle a retenu que le tableau était "en tous points conforme" à la photo, alors que l'expert a seulement évoqué la "plausibilité" de l'identité entre l'œuvre dérobée et l'œuvre saisie et la conformité du "recto" du tableau saisi à la photo.
  2. Rien ne prouve que la photo remise par la conservatrice du musée représente bien l’œuvre volée et qu’elle est antérieure au vol.
  3. Il existe des incohérences sur les mesures et les annotations apposées au dos du tableau.
  4. Le tableau retrouvé en 2014 n’est pas signé alors que, selon de multiples documents antérieurs au vol, le tableau volé était signé de Rembrandt.
  5. Rien ne permet d’exclure l’existence de 2 œuvres datant de la même époque.

Le 21 avril 2022, la chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de X.
 
Pour la Cour, la CA a établi avec certitude que le tableau saisi était bien celui dérobé, en se retranchant derrière les constatations de l’expert.
 
Point intéressant quant à la signature du tableau :
 
Certes, selon la notice descriptive des collections de 1876 et le catalogue du musée, le tableau était signé.
 
Mais les plus grands spécialistes de Rembrandt auxquels l’œuvre avait été soumise avant son vol, tel le conservateur du Petiti Palais, commissaire de l'exposition « Le siècle de Rembrandt » en 1970-1971, n’avaient jamais mentionné l’existence d’une éventuelle signature.
 
Par conséquent, il convient d’émettre des réserves quant à l’exactitude de la notice et du catalogue.
 
Si la Cour de cassation a définitivement tranché le litige quant à l'identité entre l'œuvre volée et l'œuvre retrouvée, une question demeure : L'enfant à la bulle de savon est-il de Rembrandt ?