Une journaliste a pris une fausse identité et une fausse qualité, créé de faux profils sur les réseaux sociaux, pour faire admettre son adhésion, et sa participation active à l’activité du Front National.

 Elle a publié après, un livre « Bienvenue au Front, journal d’une infiltrée ».

 Elle a été attaquée par le Front National, pour escroquerie.

 Le juge d’instruction a rendu une ordonnance de non-lieu, confirmée par la Chambre de l’instruction, au motif que l’intention délictuelle fait défaut, le journaliste n’ayant d’autre objectif que « d’informer et avertir ses futurs lecteurs, en rapportant des propos tenus en cours de débats, ou d’échanges informels, dans le but de mieux faire connaître l’idéologie de ce parti ».

 La Chambre criminelle a réformé cette motivation, en rappelant que le mobile de l’auteur d’une escroquerie est indifférent, mais que cependant, eu égard au « rôle des journalistes dans une société démocratique, et compte tenu de la nature des agissements en cause, leur incrimination constituerait, en l’espèce, une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté d’expression ». – (Cass. Crim. 26 octobre 2016 n° 15-83.774).