1) Comprendre l'hypothermie thérapeutique

L'hypothermie thérapeutique est devenue un traitement médical majeur pour les nouveau-nés ayant subi une privation d'oxygène pendant la naissance. Elle peut être aussi un signal d'alerte pour les parents sur la possibilité d'une négligence ou une erreur médicale lors de l'accouchement.

2) Qu'entend-on par hypothermie thérapeutique néonatale ?

L'hypothermie thérapeutique, ou refroidissement contrôlé, est une intervention qui consiste à abaisser la température corporelle d'un nouveau-né à environ 33,5°C pendant 72 heures suivant une privation d'oxygène (anoxie) qui pourrait provoquer des lésions cérébrales permanentes comme une encéphalopathie anoxo-ischémique, laquelle peut par la suite entraîner un handicap important tel qu'une infirmité motrice d'origine cérébrale (IMOC) autrement appelée paralysie cérébrale (PC).

3) La double vague de mort cellulaire

Pendant longtemps, les médecins restaient impuissants face à ces lésions cérébrales. Toutefois, les données expérimentales ont montré que ces lésions se produisent en deux vagues distinctes :

- une première vague rapide de mort cellulaire juste après l'anoxie.
- une deuxième vague, plus tardive, survenant plusieurs heures après, à cause d'un processus appelé apoptose.

4) L'importance de l'hypothermie thérapeutique

Des études cliniques menées dans divers pays ont montré que l'hypothermie thérapeutique, débutée dans les six premières heures de vie du nouveau-né, pouvait ralentir ou même empêcher cette deuxième vague de mort cellulaire. Ce traitement consiste à refroidir légèrement le bébé à 33,5°C durant 72 heures, en sachant qu'il est réservé aux nouveau-nés nés à terme ou presque, avec un poids suffisant.

5) Les mécanismes d'action de l'hypothermie

Le refroidissement du bébé vise à :

- réduire les demandes métaboliques et l'œdème cérébral
- diminuer la production de substances excitotoxiques comme le glutamate
- réduire la formation de radicaux libres
- empêcher l'activation des cytokines responsables de l'inflammation

Ces effets cumulatifs permettent de bloquer divers processus menant à l'apoptose. Toutefois, ce traitement devrait commencer avant l'apparition de convulsions post-anoxiques qui indiquent le début de la deuxième période de destruction cellulaire.

6) Dans quel délai ?

Les recommandations cliniques stipulent que l'hypothermie doit être initiée peu après la naissance pour être efficace sinon, les chances de succès diminuent de manière significative.

7) La période difficile des 72 heures

Pendant le traitement de 72 heures, les parents doivent attendre dans l'incertitude car leur bébé est souvent sédaté. Une fois cette période passée, une IRM cérébrale est réalisée pour l'évaluation et le pronostic du nouveau-né.

8) Les succès et les limites de l'hypothermie thérapeutique

Bien que l'hypothermie thérapeutique ait montré des résultats prometteurs, réduisant les séquelles chez les enfants atteints de manière modérée, elle possède des limites. Par exemple, son efficacité diminue dans les cas d'encéphalopathie très sévère où l'anoxie initiale est trop importante. Par ailleurs, malgré un traitement optimal, tous les enfants ne bénéficient pas des mêmes améliorations.

9) Les études cliniques

Des études comme LyTONEPAL ont montré qu'une IRM normale après traitement est de bon pronostic. Cette étude a aussi montré que les lésions prédominantes se situent souvent dans les noyaux gris centraux et la substance blanche périventriculaire.

10) Hypothermie thérapeutique et erreurs médicales

Lorsqu'un enfant a subi un traitement par hypothermie thérapeutique, cela devrait alerter les parents sur la possibilité d'une faute médicale lors de l'accouchement. Les critères d'application de ce traitement traduisent souvent une anoxie sévère due à divers événements comme une procidence du cordon ombilical, un circulaire du cordon, un hématome rétroplacentaire ou une rupture utérine.

11) Les implications médico-légales

D'un point de vue juridique, le traitement par hypothermie thérapeutique démontrent le lien de causalité entre le fait générateur et l'infirmité motrice cérébrale (paralysie cérébrale). La question qui reste est celle de savoir si les soins apportés par l'équipe obstétricale de la maternité étaient conformes aux données acquises de la science médicale.

12) Consultation juridique

Il est donc conseillé aux parents de consulter un avocat spécialisé dans les erreurs médicales, le droit médical ou le droit de la santé. Cette consultation est particulièrement opportune si l'IRM de contrôle après l'hypothermie montre des anomalies. Les avocats spécialisés dans les erreurs médicales lors de l'accouchement peuvent aider les parents de la victime à déterminer si les soins prodigués du gynécologue-obstétricien et/ou la sage-femme traduisent des manquements fautifs.

13) Le suivi pédiatrique

Les enfants ayant reçu un traitement par hypothermie sont suivis de près pour vérifier leur évolution. La prise en charge et le suivi sont importants pour gérer au mieux les possibles séquelles et optimiser le développement de l'enfant.

14) Conclusion

L'hypothermie thérapeutique néonatale représente une innovation majeure dans le traitement des nouveau-nés ayant subi une anoxie à la naissance. Elle doit être mise en œuvre rapidement, idéalement dans les six premières heures de vie. Cependant ce traitement traduit la possibilité d'une erreur médicale pendant l'accouchement, incitant les parents à explorer les questions de responsabilité médicale avec un avocat spécialiste.