La réponse à la question en apparence académique: les contributions sociales sont-elles des impôts sur le revenu ou non? est d'une portée pratique certaine en fiscalité internationale; elle détermine l'application des conventions de non double imposition à ces prélèvements. 

Par une publication du 19 février 2020, l'administration fiscale a porté à la connaissance des ses agents que le Internal Revenue Service américain s'est ralié à sa position et qu'il a admis que les contributions sociales (CSG, CRDS et leurs avatars) sont des impôts sur le revenu au sens de la convention entre la France et les Etats unis relative à l'évitement de la double imposition à l'impôt sur le revenu.

Ce sera l'occasion de rappeler qu'en matière de dividende, d'importantes conventions fiscales prévoient que l'Etat de la société distributrice peut prélever une retenue à la source sur les dividendes qui sont par ailleurs taxables entre les mains du bénéficiaire par son Etat de résidence.

La convention franco-américaine prévoit pour les particuliers que ce dividende est imposable en France pour son montant brut, c'est à dire retenue à la source américaine comprise; ensuite, on déduit la retenu à la source américaine de l'impôt français exigible à cause du dividende.

Par conséquent, si le taux de la retenue à la source est supérieur au taux d'impôt français, cet excédent reste à la charge effective de l'actionnaire.

Si l'on considère que les contributions sociales ne sont pas un impôt sur le revenu - opinion tout à fait défendue par la France à l'occasion, mais non au regard de la convention franco-américaine - la retenue à la source américaine ne s'impute que sur la portion de l'impôt sur le revenue des personnes physiques afférent au dividende et qui est inférieur au taux de la retenue à la source (12,8 % maximum sauf quack dans la déclaration des impôts). 

En revanche, admettre que ces contributions sociales sont des impôts sur le revenu au sens de la convention franco américaine permet d'imputer l'excédent de la retenue à la source par rapport à l'impôt sur le revenue français (quand même 2,2% du revenu brut) sur les contributions sociales.