L'absence d'indivision entre héritier réservataire et légataire universel : ce qu'il faut savoir
La Cour de cassation a rendu une décision de principe le 11 mai 2016 (Cass. 1re civ., 11 mai 2016, n° 14-16.967, FS-P+B), concernant les successions, qui aurait dû simplifier la vie de nombreux héritiers et légataires, mais en pratique, ce n’est pas toujours le cas.
En effet, elle a posé le principe que l'héritier réservataire et le légataire universel ne sont pas en indivision sur les biens de la succession.
Mais qu'est-ce que cela signifie exactement ?
Pour comprendre, il faut d'abord savoir qui sont ces deux types d'héritiers.
L'héritier réservataire est une personne, souvent un descendant direct, qui a droit à une part de la succession, quoi qu'il arrive.
Le légataire universel, quant à lui, est celui qui reçoit l'intégralité des biens du défunt, selon les volontés exprimées dans le testament.
Jusqu'à présent, il y avait un débat pour savoir si ces deux héritiers devaient partager les biens de la succession ou non.
La Cour de cassation a tranché : il n'y a pas d'indivision entre eux.
Cela signifie que le légataire universel est le seul maître des biens qu'il reçoit.
Il peut donc les vendre, les louer ou en disposer comme il le souhaite, sans avoir besoin de l'accord de l'héritier réservataire.
L'héritier réservataire, de son côté, ne peut pas réclamer une part des biens en nature.
Il a seulement droit à une compensation financière, appelée indemnité de réduction, correspondant à la valeur de sa part réservataire.
Cette décision a de nombreuses implications théoriques.
Par exemple, elle simplifie la gestion des biens pour le légataire universel, qui n'a plus à composer avec les droits concurrents de l'héritier réservataire.
Cela ouvre aussi de nouvelles possibilités pour organiser et optimiser les successions.
En résumé, cette décision de la Cour de cassation clarifie les droits de chacun et simplifie les démarches successorales.
Une bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent que leurs volontés testamentaires soient respectées sans complications.
Mais en pratique, par prudence, les notaires appliquent souvent le droit de l’indivision, c’est-à-dire qu’ils réclament l’unanimité des héritiers, même pour des opérations aussi simples que le rapatriement des fonds des établissements bancaires à l’étude.
Une bonne connaissance de la matière, par un avocat compétent en succession est alors nécessaire.
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