La question de la fin de vie dans la dignité revient sur le devant de la scène.


La loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie dite loi LEONETTI, a été une avancée considérable dans la prise en compte tant médicale que juridique des patients arrivés « au bout du chemin ».

Cette loi qui privilégie la prise en compte de la volonté des patients, le respect de leur dignité, et leur accompagnement dans des services de soins palliatifs, a refusé de, légaliser l’euthanasie active.

Elle impose au médecin, lorsqu’un personne, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable, de respecter la volonté du patient qui décide de limiter ou d’arrêter tout traitement.

Au terme de la loi, il s’agit plus d’une obligation de respecter la volonté du patient et de préserver sa dignité que de l’instauration d’un véritable droit à mourir.

Il faut d’ailleurs rappeler que dans son arrêt PRETTY c. Royaume-Uni la Cour Européenne des Droits de l’Homme a refuser de consacrer un droit à mourir.

Cependant de nombreux spécialistes s’accordent sur l’état de carence généralisée du système de soins palliatifs à l’échelon national. En effet il existe des inégalités profondes dans l’accès aux soins palliatifs, ainsi que des difficultés majeures et récurrente dans la diffusion en France, de la culture des soins palliatifs.

Au delà des difficultés d’application , est également dénoncée une inadaptation de la loi à certaines situations. La récente affaire de madame SEBIRE, qui a sollicité de la justice l’autorisation de se faire assister pour une mort dans la dignité, en est l’exemple.

Mère de trois enfants, Chantal SEBIRE, 52 ans, souffrait d'une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale. Cette maladie orpheline (seuls 200 cas ont été recensés dans le monde en vingt ans) et incurable, la défigurait et lui causait d'insupportables douleurs.

De nombreuses voix réclament une modification urgente de la loi LEONETTI. Une proposition de loi ayant déjà même été proposée par Laurent FABIUS.

Le Gouvernement a chargé Monsieur LEONETTI d’évaluer la loi qui porte son nom, dans le but de pallier à « une insuffisance éventuelle de la législation ».

En cette matière délicate aux confins de la liberté individuelle et de la morale collective il est un devoir impérieux de conduire une réflexion profonde .Le pire serait de ne rien faire mais le plus pire encore serait de légiférer dans l’urgence et sous le coup de l’émotion !