L'Institut des Droits de l'Homme de la Martinique, a clôturé, le vendredi 11 mai 2012, le CYCLE DES CONFERENCES SUR LES LIBERTE ET LES DTOITS FONDAMENTAUX, qu'il organise, en partenariat avec l'I.E.J.-MARTINIQUE, le Vendredi 11 mai 2012, de 18 à 20 HEURES, AMPHITHÉATRE FRANTZ FANON, Faculté de Droit et d'Économie de la Martinique:

« CULTURE POLITIQUE DES ESCLAVES : DE L'EMERGENCE D'UNE CONSCIENCE POLITIQUE ET D'UNE OPINION PUBLIQUE »

La conférencière, Madame Élisabeth LANDI, Agrégée de l'Université en Histoire, Professeur de Chaire Supérieure au Lycée de Bellevue, Conseillère municipale de Fort de France Conseillère Régionale de la Martinique, a fait un brillant exposé sur le thème : « CULTURE POLITIQUE DES ESCLAVES : DE L'EMERGENCE D'UNE CONSCIENCE POLITIQUE ET D'UNE OPINION PUBLIQUE »

Madame LANDI nous a rappelé avec intérêt que Les esclaves ont participé activement à la mutation du système esclavagiste dans les colonies françaises d'Amérique en s'appropriant des concepts républicains qu'ils ont rendu opératoires en exigeant l'application des lois et dispositions législatives votées en France : abolition de l'esclavage, revendication de l'application effective des droits de l'homme, législation sur les affranchis, etc....

Pendant longtemps, l'historiographie a considéré les esclaves absents des luttes abolitionnistes puis ils ont été justement présentés comme les acteurs des luttes, révoltes et insurrections menant à l'abolition. Néanmoins, jusqu'à présent, les études ne sont pas suffisamment précises la construction d'une culture politique chez les esclaves, qui se développera pourtant jusqu'au milieu, voire le deuxième tiers du XXe siècle.

Or, les esclaves ont été des acteurs importants de l'élaboration d'une opinion politique républicaine qui va irriguer les discours de résistance jusqu'à l'époque contemporaine. Cette culture politique s'articule autour de concepts, de pratiques, de manifestations et de rituels qui ont rendu les idées de République et de Droits de l'Homme concrètes dans l'aire caraïbe, notamment à Saint Domingue et en Guadeloupe du fait de l'échec des colons face aux révolutionnaires français. Cette culture politique a conditionné les actions et les choix politiques des esclaves à travers leurs prises de position, leurs insurrections, leurs écrits et leur utilisation du système judiciaire. Elle met à jour l'apparition d'une conscience politique chez le groupe esclave dès la fin du XVIIIe siècle et l'émergence dune opinion publique.

Cette conférence a été fort appréciée par un public nombreux. Ce sujet était pour nous une façon constructive de commémorer l'abolition de l'esclavage le 22 mai 1848.