En Martinique et en Guadeloupe, l’utilisation durant des années du chlordécone constitue un grand scandale sanitaire et politique, des temps modernes. Au début des années 70 ce produit efficace pour l'éradication de l’insecte, le charançon noir du bananier, était connu pour son extrême toxicité.

            Le danger pour l'espèce animale de ce produit avait été révélée par des études américaines 1960. En France, le produit était homologué, mais des 1972, la Commission d'étude de la toxicité avait déconseillé son usage.

            Aux Etats Unis, en  1976, l’Etat ordonna la fermeture d'une usine de fabrication du chlordécone,  en Virginie, parce que le  produit avait provoqué des troubles neurologiques et testiculaires chez les ouvriers travaillant à son contact.

            En 1977, un rapport relevait les risques graves de pollution des sols, et   des cours d’eau.

            Malgré toutes ces alertes sur la dangerosité chlordécone, l’Etat autorisa largement son utilisation en Martinique et en Guadeloupe, pour lutter contre le charançon noir du bananier, alors que le produit est un dangereux perturbateur endocrinien, qui affecte le développement cognitif et moteur de l'enfant, fragilise le système nerveux, impacte la fertilité des hommes comme des femmes. Et personne ne conteste sérieusement aujourd’hui que la Martinique détient le record du monde de cancer de la prostate.

            Voila le contexte dans lequel les députés Hélène Vainqueur-Christophe Guadeloupe , 4e circonscription de la Guadeloupe , Socialistes et apparentés ,membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, Valérie Rabault, 1re circonscription , Tarn-et-Garonne , Présidente du groupe Socialistes et apparentés, Dominique Potier, 5ᵉ circonscription , Meurthe-et-Moselle , membre du Parti socialiste ont rédigé une proposition de loi ,signée par les députés du groupe socialiste, composé de Mesdames et Messieurs : Joël Aviragnet, Ericka Bareigts, Marie-Noëlle Battistel, Gisèle Biémouret, Christophe Bouillon, Jean-Louis Bricout, Luc Carvounas, Alain David, Laurence Dumont, Olivier Faure, Guillaume Garot, David Habib, Marietta Karamanli, Jérôme Lambert, George Pau-Langevin, Christine Pires Beaune, Dominique Potier, Joaquim Pueyo, Valérie Rabault, Hervé Saulignac, Sylvie Tolmont, Cécile Untermaier, Hélène Vainqueur-Christophe, Boris Vallaud, Michèle Victory.

            Le groupe des députés apparentés socialiste a aussi signé le texte, c’est-à-dire MM. Christian Hutin, Régis Juanico, Serge Letchimy, Mme Josette Manin.

            Cette proposition de loi vise à créer une réparation des dommages soufferts par les victimes. Déposée le 19 décembre 2018, la proposition de loi vise à créer une réparation des dommages soufferts par les victimes, par la création d’un fonds d'indemnisation des victimes du chlordécone.

            Le fonds, qui serait principalement alimenté par l'attribution d'une fraction de la taxe sur les produits phytopharmaceutiques (art. 10).

            C'était une proposition concréte pour trouver une solution au  grand scandale sanitaire et politique, des temps modernes, en Martinique et en Guadeloupe. ( Responsabilité civile et assurances n° 3, Mars 2019, alerte 7 )

          Suivant la position du Gouvernement, la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté la proposition de loi. En conséquence celle-ci ne sera jamais examinée par le Parlement.        

           Décidément de ce domaine, comme dans d’autre, seule la lutte opiniâtre des populations antillaises fera plier le Gouvernement, pour   d’aboutir à une vraie solution pour résoudre les conséquences du scandale de l’empoisonnement par le chlordécone, en Guadeloupe et Martinique.