Lorsque le concept de « justice prédictive » a été lancé, il a suscité autant d’enthousiasme que de crainte. On disait que la décision de justice doit présenter certains caractères de prévisibilité. On fustigeait que des juridictions puissent rendre des décisions complétement opposées, pour des faits similaires,

            Des entreprises se sont mises à travailler  avec le but avoué de proposer une nouvelle génération de moteurs de recherche qui ne se contenteraient plus de chercher les documents associés à des mots clés (divorce, licenciement) mais de proposer de la recherche sémantique, capable de chercher et trouver toutes les décisions de justice qui vont dans le même sens.

            Aujourd’hui la justice prédictive n’est plus de la science-fiction, mais une réalité en marche. Le décret n° 2020-356 du 27 mars 2020, autorise le ministre de la Justice à mettre en œuvre, pour une durée de deux ans, un traitement automatisé de données à caractère personnel, dénommé « DataJust ». Il vise à développer un dispositif algorithmique qui permet de recenser, par type de préjudice, les montants demandés et offerts par les parties à un litige ainsi que les montants alloués aux victimes en indemnisation de leur préjudice corporel dans les décisions de justice rendues en appel par les juridictions administratives et les formations civiles des juridictions judiciaires. (La Semaine Juridique Entreprise et Affaires 9 Avril 2020, n° 15-16)