La situation sanitaire est grave en Martinique et en Guadeloupe. Les différentes mesures restrictives de liberté prises par les préfets depuis fin juillet n’ont pu inverser la croissance exponentielle du nombre de malades de la COVID.

            En Martinique un confinement total a été décrété depuis le 09 Aout 2021 19 heures, par le Préfet. Les Ministres de la Santé et des Outre-Mer sont attendus.

            Le confinement va être décrété également en Guadeloupe.

            Tout le monde s’étonne du faible taux de vaccination aux Antilles, et chacun cherche désespérément à en comprendre la raison, puisqu’il y a sur place suffisamment de vaccins.

            Certains sociologues expliquent que d’une manière générale, la cause du comportement antillais n’est jamais, ni simple ni unique, mais plutôt plurifactorielle.

            On peut relever le peu de crédit dont jouit l’Etat, pour ses politiques publiques de santé.

            En effet, le système hospitalier est sous équipé en matériel médical, et même l’état général des hôpitaux laisse à désirer. Et tous les appels publics à l’aide, des chefs de services, des médecins et personnels soignants sont restés vains à ce jour.

            On relève encore l’impuissance de l’Etat à proposer une solution efficace et pérenne contre l’invasion des sargasses. Depuis 2011, la Martinique et la Guadeloupe supportent sur leurs rivages, des échouages massifs de sargasses. Lors de leur décomposition, ces algues libèrent de l’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz incolore et très toxique, qui pénètre les voies respiratoires. De plus ces algues contiennent retiennent les métaux lourds comme l’arsenic et le cadmium, et elles dégradent aussi l’environnement. Les populations subissent impuissantes chaque échouage d’algues sargasse.

            On relève enfin le terrible scandale du chlordécone. Cet insecticide a été utilisé avec l’autorisation de l’Etat, pendant plus de 20 ans, de 1972 à 1993, dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique, et a empoisonné les hommes, les sols, les rivières et la mer pour des siècles. Pourtant la toxicité du chlordécone était connue depuis les années 1960.

            Tous ces scandales ont décrédibilisé la parole de l’Etat en matière de protection de la santé des antillais.

            Notons aussi qu’aux antilles comme ailleurs, la vaccination ne fait pas l’unanimité. Certains proposent des méthodes préventives et même curatives, fondées sur la pharmacopée locale, D’autres relaient les articles parus dans la presse nationale qui recommandent la vitamine D ou le zinc, et autres solutions, pour   renforcer le système immunitaire, ou pour soigner la covid.

            Enfin, ici comme ailleurs, des médecins, des pharmaciens, des universitaires, des infirmiers, des aides-soignants, des enseignants, des ouvriers, des employés, des syndicalistes… bien que non diplômés, ni spécialisés en virologie, ou épidémiologie, expriment avec conviction, par tous les moyens, des avis savants et tranchés sur le vaccin, l’ARN, et la covid.

            Il faut reconnaitre que la situation n’est pas simple et que l’analyse exige une réflexion approfondie, bien plus qu’une lecture superficielle des choses et des événements.