Les histoires que nous avons racontées tout au long de cette série ont un point commun un peu amer : à chaque fois, le mal était fait. Un avocat avait commis une faute, et le client n'avait plus d'autre choix que d'engager une action en responsabilité pour réparer tant bien que mal la casse. Mais dans l'idéal, ces situations n'auraient jamais dû se produire. Mieux vaut éviter de perdre une chance que de se battre ensuite pour qu'on nous indemnise partiellement de cette perte. Alors, comment se prémunir contre les fautes d'avocat et les périls qu'elles font courir à nos droits ? Bien sûr, le risque zéro n'existe pas, mais il existe des bonnes pratiques pour minimiser les chances de vivre un "désastre juridique" tel que ceux décrits précédemment. Voici quelques conseils concrets pour prévenir plutôt que guérir.
1. Choisir le bon avocat dès le départ
La première précaution, c'est de sélectionner soigneusement le professionnel à qui vous allez confier vos intérêts. Renseignez-vous sur ses domaines de compétence, son expérience, et si possible, sur sa réputation. Un avocat spécialiste en droit immobilier pour gérer une cession d'agence (épisode 2 : https://news.avocats-rosenberg.com/fr/responsabilite/ep2-quand-la-precipitation-dans-une-cession-d-entreprise-coute-cher), ou un avocat rompu aux procédures d'appel pour un contentieux pointu (épisode 3), c'est important. N'hésitez pas à demander "Avez-vous déjà traité ce genre d'affaire ?". Vérifiez aussi qu'il est en mesure de vous consacrer du temps : un avocat surchargé risque davantage de commettre des oublis.
**Astuce** : Vous pouvez consulter l'annuaire du barreau, les sites internet professionnels, et même les avis de clients (avec prudence) pour vous faire une idée. Privilégiez le contact humain : un premier rendez-vous (souvent payant, mais utile) permet de sentir si le courant passe et si l'avocat est clair dans ses explications. Faites confiance à votre instinct autant qu'à son CV.
2. Formaliser la relation et les obligations
Dès le début, exigez une convention d'honoraires écrite détaillant la mission de l'avocat. Ce document contractuel rappelle aussi vos droits et les obligations de l'avocat (devoir de conseil, diligence…). En cas de litige ultérieur, il servira de référence. Mais surtout, il fixe un cadre : par exemple les étapes de la procédure, les diligences prévues, etc. Si vous avez un contentieux avec des échéances (appels, etc.), assurez-vous que l'avocat les a bien notées noir sur blanc.
Bon à savoir : Le Règlement Intérieur National (RIN) de la profession impose à l'avocat un devoir d'information et de diligence envers son client. Cela signifie qu'il doit vous tenir informé de l'avancement de l'affaire et accomplir les actes nécessaires en temps utile. Même si vous n'avez pas le RIN sous les yeux, mentionnez-y lors de vos échanges : montrer à l'avocat que vous connaissez un peu ses obligations peut le rendre plus attentif. Par exemple, si vous attendez depuis un moment des nouvelles, rappelez-lui courtoisement "Conformément à votre devoir d'information, merci de me faire un point d'étape."
3. Communiquer régulièrement et garder des traces
La communication est la clé d'une relation avocat-client réussie. Ne restez pas passif en attendant que tout se passe en coulisses. Demandez à votre avocat quel est le "calendrier prévisionnel" de votre dossier : quelles sont les grandes étapes, les dates d'audience potentielles, les délais à respecter. Notez-les de votre côté sur un agenda. Cela vous permettra de suivre et de relancer si nécessaire... lire la suite : https://news.avocats-rosenberg.com/fr/responsabilite/ep6-prevenir-plutot-que-reparer-securiser-ses-droits-pour-eviter-la-perte-de-chance
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