L’article 326 du Code civil offre la possibilité à la mère lors de l’accouchement, de demander que le secret de son admission et de son identité soit préservé, notamment afin d’éviter des abandons sauvages, des avortements clandestins et de protéger la santé de la mère et l’enfant. Il s’agit d’un droit offert à toute future mère, d’accoucher sous X, lorsqu’elle ne souhaite pas élever son enfant et préfère qu’il soit adopté.
Les démarches :
En matière de démarches, la femme enceinte qui souhaite accoucher sous X informe l’établissement de santé auprès duquel elle va accoucher de son souhait, établissement qui sera chargé d’effectuer la déclaration de naissance, lequel acte de naissance établit par l’officier d’état civil ne mentionnera ni l’identité de la mère, ni celle du père.
Le personnel médical ne pourra alors demander aucune pièce d’identité, ni ne mener aucune enquête afin de lever l’anonymat. En outre il devra informer la patiente sur les points suivants :
- Les conséquences de l’abandon de l’enfant.
- La possibilité dont elle dispose de confier sous plis, fermé et confié au président des services du département, les éléments relatifs à son identité ou des élément non identifiant mais informatifs (origines, antécédents médicaux).
- Les aides financières dont elle peut disposer pour élever l’enfant.
- Les informations concernant le régime des tutelles des pupilles de l’État.
- Les délais et conditions sous lesquels l’enfant peut être repris par ses parents.
La situation de l’enfant :
A sa naissance, l’enfant est déclaré provisoirement pupille de l’État, n’ayant pas de filiation il est sous la responsabilité de l’État.
Le nouveau-né est confié au service départemental de l’aide sociale à l’enfance (ASE) qui dresse un procès-verbal faisant état du consentement ou non des parents quant à la mise à l’adoption de l’enfant, l’ASE le confie alors à une pouponnière ou une famille d’accueil.
Sur le choix du prénom de l’enfant, la mère à la naissance peut en choisir plusieurs, à partir de trois le dernier est retenu comme nom de famille. Sinon le personnel médical ou l’officier d’État civil lui désignent deux prénoms et un nom de famille.
En France chaque enfant né sous X peut faire une demande d’accès à ses origines pour connaître l’identité de ses parents, s’il est majeur ou s’il est mineur, capable de discernement et dispose de l’accord de son représentant légal.
La restitution de l’enfant :
A compter du procès-verbal dressé par l’ASE, les parents disposent de deux mois pour reconnaître l’enfant né sous X, en présentant dans n’importe quelle mairie un justificatif d’identité et un justificatif de domicile (de moins de trois mois), sachant que le père qui ne dispose pas des informations concernant la date et le lieu de naissance peut saisir le Procureur de la république à cet effet.
Durant ce délai l’enfant n’est pas adoptable car la mère, qui peut bénéficier d’un accompagnement psychologique par l’ASE, dispose de la possibilité de revenir sur sa décision, auquel cas elle bénéficiera d’un accompagnement médical, psychologique, éducatif et social, pendant les trois années suivants la restitution.
- la femme qui souhaite accoucher sous le secret de son identité peut le demander avant son accouchement mais également après, tant que la déclaration de naissance à l'état civil n'a pas été faite.
- C'est le correspondant du CNAOP qui donne les renseignements à cette femme et non le personnel médical qui ne sera chargé de cette mission que si le correspondant du CNAOP ne peut rencontrer cette femme avant qu'elle ne quitte l'établissement
- c'est ce correspondant qui fait la déclaration de naissance et non l'établissement de santé.
- le personnel médical ne peut pas nommer l'enfant en application de l'art 57 al 3 c civ. Seule la mère ou l'officier d'Etat civil disposent de cette prérogative.
- l'enfant n'ayant pas de filiation il ne peut y avoir de consentement à l'adoption par "les parents".
- cet enfant ne sera pas forcément adopté. Ce sera le tuteur (le préfet ou son représentant) et le conseil de famille des pupilles de l'état qui le décideront et uniquement eux. Si effectivement la majorité d'entre eux seront adopté ce n'est pas automatique et certains ne le seront jamais.
- La mère de naissance qui revient sur sa décision dans les deux mois suivant l'admission de l'enfant comme pupille de l'Etat provisoire et qui reconnait l'enfant peut bénéficier d'un accompagnement mais elle a parfaitement le droit de le refuser et on ne peut le lui imposer. Si elle l'accepte, aucun délai n'est imposé par la loi concernant cet accompagnement.
Quand au terme né sous X, je suis surprise de le voir écrit ici puisqu’il n'existe pas en droit.