L’obligation de motiver intégralement les décisions refusant des autorisations d’urbanisme : une fausse bonne idée aux conséquences contentieuses incertaines ?

 

La loi Macron[1] a modifié l’article L. 424-3 du code de l’urbanisme en y ajoutant que les décisions de refus des autorisations d’urbanisme doivent comporter une motivation intégrale et exhaustive des motifs de refus.

Si la finalité est louable, lutter contre les refus dilatoires de certains maires, le législateur n’a pas laissé de mode d’emploi aux praticiens et au premier concerné d’entre eux, le juge administratif. Le législateur est en effet resté silencieux quant aux suites à donner à l’annulation d’un refus fondé sur ces nouvelles dispositions ou sur l’hypothèse où l’administration maintiendrait un refus. Enfin, le pouvoir d’injonction de délivrer les autorisations d’urbanisme que peut s’accorder le juge aurait dû être précisé.

 

 

[1] Loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, JORF n°0181 du 7 août 2015 page 13537