Lorsque la relation entre un avocat et un client voit le jour dans des circonstances difficiles - je pense ici, tout particulièrement,  à la réception, récente, d'un appel téléphonique matinal, concernant un client placé en garde en vue pour des faits de viol en réunion - je ne peux m'empêcher de penser, à chaque dossier, que quelques règles de base doivent être impérativement respectées, au rang desquelles je citerais, à priorité égale :

  1. Le discernement : Parce qu'il est nécessaire de porter une analyse impartiale sur les faits reprochés et surtout parce que la garde à vue ne permet que d'avoir des informations parcellaires, à tout le moins insuffisantes pour appréhender dans son entièreté le dossier.
  2. L'objectivité : Parce que nonobstant la cause du placement en garde en vue, un Client est avant tout présumé innocent et qu'aucun jugement personnel ne doit venir obérer l'exercice des droits de la défense.
  3. Le recul : Qui est le prolongement logique de l'objectivité et sans lequel une vision contrariée et erronée de la situation interviendrait inéluctablement avec des conséquences potentiellement dramatiques pour mon Client.
  4. La connaissance du Droit : Sans laquelle rien n'est possible. Il serait dangereux et incompatible avec les obligations déontologiques de ma profession d'improviser un apprentissage du Droit et de la procédure durant un tel moment. 

En outre, ses règles, appliquées dans toute leur rigueur, aboutissent à ce que le Client fasse confiance à son défenseur et révèle sa vérité, nécessairement protégée par le Secret Professionnel, sans atteinte possible et avec lequel un Avocat doit composer sa ligne de défense.