Dans la solennité des salles d'audience, la grosse production athénienne "Démocratie" se joue depuis toujours à guichet fermé. Dans son lourd costume sombre, l’avocat endosse l’un des rôles principaux et déclame ses répliques célèbres au visage des magistrats à bout de souffle.
Aujourd’hui, il faut bien plus de 12 hommes en colère pour se lever et contester la suite que l'on souhaite donner à la Démocratie.
Aveuglée et fatiguée, les dents de la mère justice grincent sous les changements de script et les mises en scène au rabais. Sous leur étoffe microfibre, l’épitoge en berne, les intermittents de la commission d'office sont relégués au rang de figurants.
La Démocratie ne fait plus recette et les bons mots s’essoufflent. La nouvelle vague gronde à l’horizon et en attendant Godard, les ténors du barreau sont au repos.
Cependant, les jeunes avocats ne désespèrent pas de rester au bord de la Strada et comptent bien relever le défi d’un retour vers le futur éblouissant. Prêts à faire les 400 coups, le rôle est bien trop beau pour quitter la scène avant le clap de fin.
Rassasiée des raisins de la colère, la troupe des auxiliaires de justice improvisera pour écrire, sous les lumières de la ville, son happy end en toute indépendance.
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