’usage du référé-liberté en droit des étrangers.

A l’instar de la procédure administrative contentieuse « classique », la pratique du contentieux en droit des étrangers nécessite la maîtrise de l’intégralité des outils contentieux dont les référés, outils indispensables, pour défendre au mieux les intérêts de l’étranger.

Parmi ces référés, on note le référé-liberté dont l’utilité est certaine en droit des étrangers.

Le référé-liberté est prévu à l’article L.521-2 du Code de la justice administrative :

« Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se prononce dans un délai de quarante-huit heures. ».

Il convient donc, à la lecture de ces dispositions, de démontrer la réunion de deux conditions : une situation d’urgence et l’atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale.

L’usage du référé-liberté en droit des étrangers : la démonstration de l'urgence

Cette condition est stricte ; il faut ici démontrer une urgence impérieuse et immédiate.

Il faut justifier d’une urgence à obtenir une décision dans les quarante-huit heures, mais pour autant, le juge admet que certaines décisions créent par elles-mêmes un préjudice immédiat et grave (CE, 25 novembre 2003, n°261913).

En droit des étrangers, l’urgence est caractérisée en cas de décision de remise à un état étranger (CE, 30 juillet 2008, n°313767) ou lorsque l’étranger est placé en zone d’attente (CE, 24 octobre 2005, n°286247) ou assigné à résidence (CE, 7 juin 2011, n°349817).

A lire également

Comment contester un refus de visa en 2023 ?

L’usage du référé-liberté en droit des étrangers : l'atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale

La loi ne définit aucunement la notion de liberté fondamentale au sens de l’article L.521-2 du CJA ; c’est la jurisprudence qui est venue définir cette notion en qualifiant expressément telle liberté de fondamentale ou non.

La liberté d’aller et venir.

La liberté d’aller et venir est définie comme une liberté fondamentale (CE, 12 novembre 2001, n°239794 ou encore CE, 20 mars 2009, n°325967).

Il a ainsi été jugé que le refus de renouveler une autorisation provisoire de séjour ou un récépissé peut constituer une atteinte à une liberté fondamentale (TA de Nantes, 3 février 2011, n°1100954).

Le droit de mener une vie familiale normale.

Le droit de mener une vie familiale normale est une liberté fondamentale au sens de l’article L.521-2 du Code de la justice administrative (CE, 13 mars 2009, n°325855).

Le droit de solliciter le statut de réfugié.

Le droit de demander le statut de réfugié est une liberté fondamentale ; le droit constitutionnel d’asile a pour corollaire le droit de solliciter le statut de réfugié dont l’obtention est déterminante pour l’exercice par les personnes concernées des libertés reconnues de façon générale aux ressortissants étrangers (CE, 14 janvier 2005, n°276123).

Ici, l’enjeu est tout naturellement l’hébergement des demandeurs d’asile : la privation de ce droit au logement des demandeurs d’asile est une atteinte grave et manifestement illégale au droit constitutionnel d’asile.

A lire également

Qu’est ce que la Commission du titre de séjour ?

EXILAE AVOCATS, des avocats en droit des étrangers qui vous assistent dans toutes vos problématiques

EXILAE AVOCATS est un Cabinet d'avocats parisien proposant ses services en droit du travail, droit des affaires (commercial, sociétés...) et de droit des étrangers.

Avocats aux barreau de Paris et de Nice, nous vous garantissons, de part notre expérience, un service juridique de grande qualité, une disponibilité impeccable et des honoraires transparents. 

L'équipe Droit Social, dirigée par Mme Maëlle DREANO, accompagne votre Société ou votre personne dans tous ses besoins en droit du travail.

Il suffit d’appeler le 01 81 70 62 00 et de prendre rendez vous ou de vous rendre sur notre site internet.

Ou bien contactez-nous : contact@exilae.fr

Maître Grégoire HERVET - EXILAE Avocats