• Arriver en retard et être alcoolisé pendant le service (CA Versailles, 16 janvier 2019, n° 16/04351).

Ces manquements suffisent à justifier une faute grave caractérisée notamment par le fait que l’établissement accueillait du public, ce qui était de nature à ternir l’image de l’entreprise.

Pour preuve, l'employeur justifiait de témoignages très précis de clients et voisins concernant l'état du salarié.

Sans surprise, mieux vaut être ponctuel et sobre pour espérer conserver son poste.

 

  • Offrir des boissons à des clients à titre commercial (CA Paris, 6, 5, 06 mars 2014, n° S 13/05064).

Le licenciement n’était pas justifié car il a été jugé que cette pratique était courante dans la restauration et que l’employeur ne démontrait pas une interdiction de faire de tels gestes.

On peut toutefois souligner que la décision n’aurait été pas la même si l’employeur avait formellement défendu la salariée d’offrir des consommations.

Il n’est pas non plus certain que la salariée aurait bénéficié d’une telle clémence si elle avait offert des boissons dans un but autre que commercial (ex : des consommations gratuites pour des amis).

Avant de faire consommer des clients gratuitement, même si c’est dans l’intérêt du restaurant, mieux vaut s’assurer de bénéficier de l'accord de l'employeur.

 

  • Détourner de l’argent en espèce appartenant au restaurant (CA Paris, 6, 4, 22 juin 2010, n° 08/11146).

 

Le licenciement est invalidé pour une seule raison : l’employeur n’apportait pas la preuve d’un détournement.

Dans les faits, il était impossible de démontrer que c’était le salarié licencié qui était le responsable. Au sein du restaurant, n’importe quel salarié disposait de l’accès à la caisse.

En revanche, un salarié qui commettrait ce genre de faits, avec preuves à l’appui, risquerait un licenciement pour faute grave. Dans le pire des cas, l’intéressé pourrait même faire l’objet d’une plainte pénale avec les conséquences que cela implique.

Ces quelques exemples démontrent que la preuve ou l’absence de preuve sont des éléments qui peuvent faire pencher la balance en cas de problèmes. Or, dans un service en restaurant, le salarié et l’employeur n’ont pas forcément le temps de laisser des traces écrites de ce qu'ils font dans le feu de l’action.