Si vous estimez que oui, alors vous pouvez déjà rechercher un autre emploi car il y a fort à parier que votre employeur vous licenciera pour faute.

De surcroît, si vous êtes coutumier de ce genre de pratiques, on pourrait même vous reprocher d’être l’auteur d’un harcèlement sexuel.

Peu importe si vous pensiez qu’arracher un soutien-gorge n’était qu’une blague comme une autre.

Dans cette affaire tranchée par la Cour d’appel de Bourges, l’arracheur du soutien-gorge voulait simplement amuser la galerie. Ce n’était pas un pervers ayant cédé à une pulsion malsaine.

Le salarié blagueur avait même reconnu ses torts et avait offert un nouveau soutien-gorge à sa collègue afin de s’excuser.

Cependant, la Cour d’appel a quand même estimé que la blague était constitutive d’une faute justifiant le licenciement.

Pour précision, le salarié avait soulevé le pull et le maillot de sa collègue handicapée, tiré son soutien-gorge, pour ensuite le couper avec une meuleuse.

Même si la qualification de harcèlement sexuel n’a pas été retenue, il ne faut pas oublier qu’une blague aussi extrême a fait courir un danger pour la sécurité et la santé mentale de la salariée.

Inutile de préciser que l’arrachage d’un soutien-gorge avec une meuleuse aurait pu mal tourner…

Faire subir une blague avec un outil potentiellement blessant (même avec un ciseau) relève de l’inconscience.

L’effet de surprise peut provoquer un geste brusque de la part de la victime et ainsi causer des blessures gravissimes.

De plus, cette blague reste sexuellement connotée puisque l’arrachage du soutien-gorge suppose de soulever les vêtements d’une femme comme si elle allait être déshabillée de force. Egalement, cette blague suppose pendant un court instant un contact non consenti.

Vivre ce genre de blague peut être assez humiliant, voir traumatisant.

Si la femme qui a subi cette blague a été victime d’une agression sexuelle par le passé, je ne pense pas que l’arrachage de son soutien-gorge soit de nature à lui rappeler de bons souvenirs…

Pour les salariés un peu plaisantins qui aimeraient reproduire cette blague dans leur entreprise, je ne peux que leur conseiller de s’abstenir.

Pour le prix d’un soutien-gorge, cela pourrait leur coûter leur emploi, ainsi que le respect de leurs collègues féminins.

Un prix beaucoup trop cher pour un bref moment de rigolade.