• Insulter de manière permanente ses interlocuteurs à la moindre contrariété (Cour d’appel de Bordeaux, 27 novembre 2008, n° 07/5900 et Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 25 mai 2018, n° 16/04893)

Est une faute grave le fait de ne pas respecter ses collègues de travail et ses supérieurs.

Même si les conditions de travail dans la restauration sont parfois pénibles, le cuisinier doit garder son calme et ne pas laisser exprimer sa colère de manière systématique. Si l’employeur laisse perdurer ce genre de comportement, ce dernier pourrait s’exposer à un contentieux en harcèlement moral de la part des victimes.

 

  • Ne pas se présenter à son poste de travail (Cour d'appel de Paris, 19 janvier 2005, n° 03/36943)

La faute grave peut être justifiée lorsqu’un salarié affecté aux cuisines ne se présente pas à son poste de travail.

Un manque de personnel peut fortement ralentir le service. Or, un client qui tarde à être servi est un client qui ne revient pas et qui peut laisser un commentaire négatif sur internet.

Pire, plusieurs défections en cuisine peuvent forcer le restaurateur à annuler le service et fermer momentanément l’établissement. Même pendant une seule journée, la perte de chiffre d’affaire serait certaine.

Si le salarié a donc un motif légitime de ne pas se présenter au travail, comme un arrêt maladie, il a donc tout intérêt à prévenir son employeur le plus tôt possible.

 

  • Non-respect des règles en matière de sécurité alimentaire (Cour d'appel de Colmar, 24 mars 2009, n° 07/03523 et Cour d'appel Aix-en-Provence, 08 décembre 2016, n° 15/04508)

Le cuisinier doit respecter les règles concernant l'hygiène et la sécurité alimentaire.

Ces règles permettent d’éviter que des clients fassent l’objet d’une intoxication alimentaire. Une personne fragile peut même être victime d’une hospitalisation, voire d’un décès, lorsque ces règles ne sont pas respectées.

Dans l’affaire tranchée par la Cour d’appel de Colmar, le salarié manipulait des viandes et des poissons sur des supports sur lesquels étaient posés des légumes souillés et non lavés. Le salarié refusait également d’utiliser du film alimentaire et goûtait des préparations avec les doigts. Le licenciement pour faute grave a été confirmé sur ce seul grief.

Dans l’affaire tranchée par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, il était établi que le salarié, chef cuisinier, ne respectait pas les règles de traçabilité des aliments ainsi que le protocole de refroidissement des produits. Ici encore, la faute grave a été constatée.