Dans cette affaire, un salarié était victime d’injures et de comportements ouvertement racistes.

Les faits étaient particulièrement abjects.

Le salarié était régulièrement comparé à un singe par un collègue de travail. L’auteur de ce comportement stupide était même allé jusqu’à jeter des cacahuètes sur sa victime et en public afin de l’humilier.

Le salarié victime en avait informé son employeur afin de mettre fin à la situation.

Or, l’employeur n’a jamais daigné réagir afin de stopper ce conflit malgré ses promesses.

Il aurait pu déclencher une enquête afin d’entendre toutes les parties et trouver une solution.

Cela n’a pas été fait.

L’employeur aurait pu organiser une médiation afin de réconcilier les salariés.

Cela n’a pas été fait.

L’employeur aurait également pu sanctionner l’auteur du comportement raciste.

Cela n’a pas été fait.

Pas même un avertissement...

L’employeur aurait même pu muter la victime ailleurs afin que cette dernière puisse échapper à son agresseur tout en conservant son emploi.

Ici encore, aucune réaction de la part de l’employeur alors qu’il est le seul à disposer juridiquement du pouvoir de mettre un terme aux agissements de ce collègue de travail peu tolérant.

C’est donc en toute logique que la Cour d’appel de Versailles a condamné l’employeur au paiement de dommages et intérêts au titre du préjudice moral subi par la victime.

L'inaction de l'employeur était de nature à mettre en danger la santé mentale de la victime. Sans réaction forte de l'employeur, l'auteur du comportement raciste pouvait librement continuer à torturer sa victime.

L’employeur doit faire régner un minimum de discipline et de respect au sein de l’équipe de travail.

Lorsque des comportements deviennent gravissimes, au point même d’être pénalement répréhensibles (ce qui est le cas d’une injure raciste), l’employeur ne peut pas fermer les yeux.